lundi 10 juin 2013

"Light" - le Béjart Ballet Lausanne à Paris





Chaque ballet de Maurice Béjart est composé de plusieurs couches. Une des raisons pour lesquelles nous aimons retourner voir le même spectacle; une oeuvre aussi riche ne se dévoile pas en une seule vision!
Valérie et moi avons donc retrouvé avec beaucoup de plaisir LIGHT, au théâtre Chaillot ce dimanche.
J’adore cette oeuvre! Elle n’est pas plus “facile” qu'elle n’est classable.
Je suis profondément touchée par la recherche de Saint François d’Assise (magistralement incarné, avec une intériorité magnifique, par Julien Favreau), qui traverse le ballet en robe de bure, pour petit à petit trouver la lumière, l’illumination, et s’y dissoudre dans l’apaisement – la robe de bure fait place à la robe blanche du derviche tourneur, les stigmates et la rose mystique des soufis se répondent en jeu de miroir…

Elisabet Ros engendre la lumière, après s’être débattue dans l’obscurité et quelquefois, l’adversité… son solo est bouleversant – un hommage à la fécondité, à Vénus, à la déesse de la fertilité – Venue de San Francisco, elle “devient Venise” – la ville eau - la ville créatrice.

Katerina Shalkina est une véritable incarnation de la lumière et de la danse. Elle EST Light (légère et lumineuse)! Le public retenait son souffle tant on aurait cru qu’un rien l’aurait fait s’envoler.

Tellement de choses à dire encore, dans cette grande fresque superbement remontée par Gil Roman: marquise poétique (la belle Lisa Cano) et marquis mystérieux, Vivaldi espiègle, élégance des groupes de jeunes filles (les orphelines-étudiantes du couvent du Prêtre Roux?), énergie des garçons (les pionniers Américains), l'accouchement rappelant la naissance de Bouddha , le derviche (Marco Merenda) qui porte la lumière et s'y brûle, les couleurs de l’arc-en-ciel (garçons en robe de derviches) qui se regroupent petit à petit autour de Saint François - en qui ils fusionnent -, la transmission de la mère à l’enfant, puis de l’enfant à la mère, - les pas de deux beaux à couper le souffle (Saint François et Light / Light et la mère) …

Un ballet que je vous conseille d’aller admirer, vite, vite, il n’y a plus beaucoup de représentations - c’est jusqu’au 15 juin, au théâtre national de Chaillot.

“la soif m’attira vers l’eau, et je bus le reflet de la lune”
Rûmi



Souvenirs de Chaillot...